Après le martèlement du « nous sommes en guerre ! », il fallait bien plusieurs « faire bloc » pour préciser qu’il ne fallait surtout pas cavaler en ordre dispersé. Le discours de Mulhouse du 25 mars 2020 rappelle le passage de Georges Clémenceau dans les tranchées de Verdun. La comparaison est frappante. « Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait » (G. Clémenceau).
Nous sommes dans l’action. Nous allons de l’avant.
Pourquoi faut-il un plan d’attractivité pour inciter les professionnels de santé à exercer à l’hôpital public ?
« Nous, nous assumons. Nous assumons de croire en l’avenir de notre système de santé. Nous assumons de dire que les attentes des patients et des professionnels de santé se rejoignent, et que nous ne répondrons jamais aux uns en sacrifiant les autres. Nous assumons aussi de dire que pour cela, la solution c’est l’action, c’est la modernisation, c’est l’innovation. Ça ne peut en aucun cas être l’immobilisme » (Extrait du discours de Marisol Touraine du 2 novembre 2015).
Mais alors pourquoi juger qu’en 2013, le « milliard de stock d’Etat n’était plus indispensable, tant les productions mondiales de masques étaient désormais intenses, notamment en Asie » (Aveu d’Olivier Véran). Pourquoi les produire puisque d’autres le font pour nous ?
Le 24 juin 2018, 175 médecins adressent à Edouard Philippe une lettre explicite : « Nous vous alertons sur une mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger. Mise en danger de la population qui s’adresse à nous, et mise en danger des professionnels qui doivent remplir cette tâche sans en avoir les moyens ».
Notre-Dame sera reconstruite en 5 ans, mais l’Hôpital public qui vous accompagne du premier jour de votre vie à trépas devra attendre.
Le 17 novembre 2019, un malade de la région du Wuhan présente des symptômes inquiétants d’un nouveau virus.
En décembre 2019, réaction au mouvement social de l’Hôpital public, un plan d’action est posé avec un budget supplémentaire d’1,5 milliard d’euros sur trois ans et une reprise de la dette des hôpitaux de 10 milliards d’euros.
Le 31 décembre 2019, l’OMS est informée par la Chine de l’apparition d’un virus inédit et potentiellement dangereux.
Le 1er janvier 2020, bonne année et bonne santé !!!
Le 24 janvier 2020, trois cas sont identifiés, deux à Paris et un à Bordeaux. Les personnes avaient séjourné à Wuhan.
Le 15 février 2020, premier décès en France et, le premier, en Europe.
Le 18 mars 2020, la France annonce la mise en place de l’état d’urgence sanitaire pendant tout le temps de la pandémie.
Il faut faire bloc. Nous sommes en guerre. Mais le combat des médecins c’est de lutter pour la vie.
La campagne de France aura duré 44 jours. 55 jours pour céder à l’état d’urgence et se carapater. La France a connu son exode de 2020. Les autoroutes et les gares sont prises d’assaut afin de fuir cet ennemi invisible. Tout le monde devient un potentiel porteur sain. Dans la capitale, les attaques contre le gouvernement se multiplient. Des plaintes sont déposées. La France souhaite-t-elle son procès de Riom ?
Les balles sifflent : « quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 € d’amende » (Article 223-7 du Code pénal).
Le Président cherche l’Unité nationale pendant que les premiers médecins tombent. Le front est asphyxié. Le Pays-de-la-Loire accueille les souffrants d’Alsace. Les hôpitaux des lands allemands du Bade-Wurtemberg, de Sarre et de Rhénanie-Palatinat proposent des lits de réanimation. Même la Suisse prend position et offre son aide à la France.
Charles de Gaulle disait « Soyons fermes, purs et fidèles : au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé ». Mais il disait aussi : « La démocratie, c’est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave ». Le peuple cherchera un jour à comprendre.
Richard Wetzel, Avocat Associé